samedi 26 novembre 2011

DES MASQUES ET DES PEAUX


















CREDITS: Leni Riefenstalh, Pierre Verger, Garcia Rodriguez, etc

jeudi 24 novembre 2011

MELINA MERCOURI Μελίνα Μερκούρη


Mon premier souvenir ébloui de Melina Mercouri c'est dans son rôle phare, celui de "Stella" héroïne éponyme de son premier film avec son mari Jules Dassin qui fera d'elle son égérie et une icône grecque internationale. Il y a en elle en effet tout ce que notre imaginaire projette des femmes de cette terre: beauté, fierté, ombre et lumière, passion farouche, sensualité orientale et un fond de douleur tragique que son immense sourire n'arrive pas à dissimuler.

C'est un plaisir ces derniers soirs de la retrouver dans "Phaedra" avec le sémillant Anthony Perkins même si le film traîne en longueurs, englué dans une atmosphère luxueuse et amidonnée qui sied mal à ce psychodrame éternel.








Pourquoi n'avoir pas donné le rôle au beau-fiston Joe Dassin qui apparaît dans "La Loi" en débutant encore assez maladroit? Cela aurait donné une saveur encore plus scandaleuse à cette relation gentil garçon et belle-maman terrible qui depuis l'Antiquité a un peu perdu de son piquant.






Je n'oublie pas que Melina chante et autre chose que "Les enfants du Pirée"! Ecoutons-la et serrons très fort la Grèce contre nous en regardant le beau visage perdu de Melina.

mercredi 23 novembre 2011

GOMBROWICZ EN ARGENTINE


A l'occasion d'une rencontre avec Rita l'épouse de Witold Gombrowicz et de Jean-Pierre Salgas spécialiste de l'écrivain, je me penche avec curiosité sur l'oeuvre mal connue pour moi de ce "polonais exacerbé par l'histoire" et c'est une heureuse redécouverte.


Ecrivain d'un pays et d'une langue à la périphérie des cultures européennes, il vivra 25 ans à la périphérie du monde occidental en Argentine et ne pourra jamais regagner sa terre natale. Invité en juillet 1939 pour une croisière culturelle à Buenos-Aires, il décida de s'y maintenir à l'abri au moment-même où la Pologne était envahie par les nazis. Loin de s'intégrer avec succès à la communauté polonaise argentine qui voulait faire de lui un écrivain établi, il choisit de se mêler aux milieux interlopes des bas-fonds et artistes marginaux de la ciudad porteña. Aidé toutefois par un mécenat opportun qui lui permet de vivoter, il put développer une activité littéraire dans sa langue polonaise traduite par un cercle d'aficionados au cafe du Gran Rex.


Invité par une fondation littéraire à la fin des années 50, il entreprit depuis Berlin de franchir la frontière vers la Pologne, la construction du fameux mur l'en empêcha de nouveau. Réfugié en France, il connut alors un succès croissant grâce aux mises en scènes de son oeuvre théâtrale par Jorge Lavelli et la réédition de ses romans majeurs "Ferdydurke","Trans-atlantique" ou "Cosmos". Il épousa une étudiante québecquoise, Rita Labrosse, aujourd'hui légataire universelle de son oeuvre, et rata de peu le Prix Nobel de littérature à la faveur de Samuel Beckett. Il s'éteint à Vence dans le midi en 1969.


Son oeuvre se caractérise par un refus du formalisme idéologique et de l'esprit de sérieux, préférant le grotesque et le burlesque à la Rabelais pour dénoncer les tentatives de " culculisation" des masses et "faire une gueule" à tous les systèmes qui prônent l'enrôlement dans les schémas traditionnels de l'homme dit "mûr". Le maître-mot de la philosophie de Gombrowicz est immaturité. Les valeurs d’“immaturité” de “fraîcheur”, d’“infériorité” sont préférées aux “culculteries” de l’enseignement traditionnel. Les extraits suivants sont extraits de son volumineux Journal paru chez Christian Bourgeois.


« Regardez... quand s'achève l'enfance et que l'adulte n'est pas encore vraiment là, c'est-à-dire entre quatorze et vingt-quatre ans, l'homme jouit d'une sorte de floraison. C'est chez lui la seule période de beauté absolue. Il existe dans l'humanité une réserve immortelle de beauté et de charme qui est – hélas, hélas ! – liée à la jeunesse. Oh non, il ne suffit pas d'admirer la beauté des tableaux abstraits – elle est sans risque –, il faut l'éprouver à travers ce qu'on a été, ce qu'on n'est plus, à travers cette infériorité de la jeunesse. »

A ce titre son exil à Buenos-Aires est vécu comme une possibilité de rompre avec son éducation traditionnelle polonaise ( il appartient à la noblesse terrienne catholique) et de s'abandonner enfin à l'appel des sens et de l'instinct libertaire pour retrouver l'énergie vitale de l'immaturité.

"Ce qui nous fatigue, écrira-t-il encore, ce n'est pas de mourir lentement, mais de savoir que le charme de la vie nous devient inaccessible. »
« Et ce qui remontait, ce qui effleurait une fois de plus, était ce désir d'une jeunesse mienne, bien à moi, c'est-à-dire de mon image. D'une jeunesse identique, qui était justement en train de revivre dans les autres, mes cadets. [...] Regardant de-ci de-là les maisonnettes qui jonchaient la vallée, bondées d'une multitude de jeunes garçons quelconques dormant de leur banal sommeil, je me disais que c'était chez eux, dans leur jeunesse, que ma patrie se trouvait transférée. »

“Je me sentais porté à croire, parfois, que ce chambardement du monde n’avait d’autre fin que de me porter en Argentine et de me replonger dans la jeunesse de ma vie, qu’en son temps je n’avais pu éprouver ni mettre à profit. C’est à cette seule fin qu’il y avait eu la guerre et l’Argentine et Buenos Aires."


Le voici donc qui s'enfonce dans la nuit de la zone portuaire de Retiro, le port de BsAs, dans les toilettes publiques de la gare où affluent tous les jeunes provinciaux, parmi les marins et la canaille de la grande cité...
"Ainsi, ce ne sont pas des aventures érotiques que je cherchais au Retiro, mais [...] la jeunesse : la mienne et aussi celle des autres, car la jeunesse en uniforme de soldat ou de matelot, celle des petits gars tout simples du Retiro m'était, elle, inaccessible : l'identité de sexe, le manque d'attrait sexuel excluaient toute chance de s'unir et de se posséder.Voici que ma propre jeunesse, car la leur était en même temps la mienne, était en train de se réaliser dans un être de mon espèce, non pas une femme mais un homme ; la même jeunesse, qui m’avait quitté maintenant, refleurissait dans un autre. [...]




"La fureur doublée de répugnance qu’éprouvent les hommes « virils », couvant, élevant, amplifiant à loisir leur virilité ; les anathèmes de la morale, toutes les ironies, les sarcasmes et les colères de notre culture qui veille jalousement sur la primauté du charme féminin, tout cela s’abat d’un bloc sur le jeune éphèbe qui louvoie aux lisières ombreuses de notre existence officielle. "

Autant de descriptions et réflexions qui rapprochent Gombrowicz d'un Genet ou d'un Bataille, les écrivains du mal et de la beauté marginale capable de nous faire réfléchir aux fondements de nos structures mentales, morales, des dispositifs de conditionnement sociaux et politiques avec lesquels l'auteur a eu tant maille à partir. Il est certain que Gombrowicz par ses positions aussi pionnières la quête éperdue de la jeunesse et sa puissance de subversion face aux autoritarismes de tout poil, mérite d'être relu et diffusé pour sortir de cette périphérie "ombreuse" où le maintient encore la littérature officielle.

Le site officiel : http://www.gombrowicz.net/-Witold-Gombrowicz-Version-.html

dimanche 20 novembre 2011

LAURE ALBIN-GUILLOT

Quelques magnifiques images de Laure Albin-Guillot découverte grâce à son travail pour "La cantate du Narcisse" de Paul Valéry, oeuvre qu'elle illustra, comme elle le fit aussi pour Pierre Louys.














vendredi 18 novembre 2011

SEPT DE PAUL VALERY


Sept oracles du devin de Sète
Sept charmes du divin poète
Sept fragments de Monsieur Teste
Sept états de palimpseste
Sept éclats des grands cahiers
Sept extraits de Varieté
Sept Narcisses en leurs reflets

d'après le Hors-Série Paul Valéry du Magazine Littéraire


"L'homme est adossé à sa mort comme le causeur à la cheminée."
*
"Le goût est fait de mille dégoûts."

"L'écrivain véritable est quelqu'un qui ne trouve pas ses mots. Alors, il les cherche. Et en les cherchant il trouve mieux."
*
"Le sujet d'un ouvrage est à quoi se réduit un mauvais ouvrage."


"S'il fallait choisir entre l'amour, au dégré le plus haut et plus heureux de l'amour, - et la possession de l'intellect comme clarté, fécondité étendue et profondeur - ce qu'il faudrait choisir? Il est probable que celui déjà "gâté" par l'esprit, choisirait l'amour et celui déjà par l'amour, choisirait l'amour aussi."

"Je me suis détesté, je me suis adoré; - puis nous avons vieilli ensemble."

" Ce qu'on regrette de la vie c'est ce qu'elle n'a pas donné - et jamais n'aurait donné. Apaise-toi."


lundi 14 novembre 2011

VINTAGE BEAUTIES



Marcel Duchamp par Man Ray











Alfred Cheney Johnston



Humprey Spender