jeudi 31 janvier 2013

BEAU COMME L'ANTIQUE


Le Musée archéologique de Naples est un des plus prestigieux dans le domaine de l'antiquité romaine. Héritier de la collection Farnese et des multiples fouilles des sites voisins ( Pompéï, Herculanum, Stabies etc...) on y retrouve les grands domaines esthétiques que les Romains surent imiter des Grecs :  la sculpture, la mosaïque, les fresques, mais aussi une immense section concernant les objets de la vie quotidienne, verreries, ustensiles de métal, poterie, bijoux....
Son cabinet secret offre un éclairage peu connu sur l'érotisme romain, l'imagerie pornographique, le culte du fascinus, pénis érectile et propiciatoire dont Quignard parle si bien dans "Le sexe et l'effroi".
La section des mosaïques révèle la délicatesse et la richesse d'un art qu'on jugerait à tort exclusivement décoratif. 
Ce sont les salles consacrées aux fresques recueillies des murs de villas pompéïennes qui constituent le trésor du musée. Nous ne les verrons pas ici bas car les photos y sont logiquement interdites, mais je réserve un prochain article sur le site de Pompéï lui-même.

( voir ancien post  ici :   http://mescouleursdutemps.blogspot.fr/2010/11/aeterna-pompeia.html  )

En attendant petit détour par  la salle des sculptures dont voici quelques sublimes reliquats visuels. De l'Antinous au Doriphore en passant par le Coureur et la jolie Biche, c'est toute la beauté réchappée du temps qui se dresse devant le visiteur.













samedi 26 janvier 2013

LE BRESIL DE MEDEIROS




Si la photographie humaniste brésilienne doit beaucoup aux immigrés français que sont Pierre Verger ou Marcel Gautherot, celle-ci  trouve en Jose Medeiros un magnifique représentant autochtone.
Son regard se pose avec une douceur toute brésilienne sur des êtres qui évoquent la riche variété des visages et des moeurs de son pays : jeunes indiens se baignant dans l'Amazone, initiés en transe de la macumba, paysans du sertão, bahianas dignes et repliées dans leur timidité de descendantes d'esclaves... c'est un  peuple pluriel et doué pour la résistance et le bonheur que Medeiros nous laisse admirer. Sachant trouver le juste équilibre entre la distance et la proximité du photographe avec son sujet, cet artiste se tient au bord des natures et des cultures délicates, à préserver, sur cette frontière qu'on nomme "re-spect", l'art d'y regarder à deux fois, de porter sur les êtres un regard à la fois intime et chargé de pudeur.














La série carioca est quant à elle une immersion festive dans le grand brassage musical et charnel que fut la bossa nova à Rio au début des années soixante. Medeiros se fond ici dans un paysage de plages et de garotas sensuelles, de légèreté et de travestissement pour célébrer les divinités modernes de ce Brésil frivole qui nous charme tant : "carnaval, musica, pele, suor e cachaça!"










mercredi 23 janvier 2013

LES MYSTÈRES DE NAPLES


Une Naples en hiver, mouillée, mélancolique...
Une Naples aux odeurs de lessive et d'écume embrumée.
Une Naples dorée dans la gangue des siècles, au baroque vermoulu.
Une Naples de misère croulant sous le luxe des cultes accumulés. 
Une Naples canaille, dévergondée, aux éruptions charnelles.
Et son théâtre funèbre aux rideaux accrochés 
comme des linceuls à ses fenêtres borgnes.
Une Naples entre mille, où il faudra retourner.