mercredi 20 janvier 2010

LE PETIT PHILOSOPHE



Stéphane Jougla signe là son troisième roman. Bref, dense, intense.
Le narrateur Louis est un enfant basculant dans l'adolescence et les troubles qui l'accompagnent. C'est sur le jeune préténdant de sa maman que s'éveille l'érotisme du petit Louis, observant la métamorphose de ses sens et des ses affects avec une grande tranquilité d'âme.
Depuis Platon on sait combien l'éros est une composante déterminante et même le fondement de la démarche du philosophe. "Celui qui aime la sagesse" en aime aussi les revers, les détours et les contradictions.



Avec un style aussi dépouillé que poétique, Jougla réussit à saisir les ambigüités de l'état amoureux chez l'enfant, car les enfants aiment aussi, passionnément et confusément, avec une sensualité aveugle et étourdie à laquelle ils s'abandonnent tout entiers. Une belle découverte que ce roman: on y baigne dans une intimité totale avec le narrateur, c'est un petit miracle littéraire.





" Donc c'était bien le mot intimité, uni au mot ami du latin amare, qui décrivait le mieux ce que je ressentais en marchant avec Denis dans la rue. C'était la première fois que j'éprouvais un tel sentiment."


Les magnifiques photographies illustrant cet article sont de l'américaine Sally Mann. Elles me semblent coller parfaitement à la démarche littéraire de Stéphane Jougla. Elle a réalisé ce travail avec ses propres enfants comme modèles spontanés, à la campagne, révélant la beauté et l'harmonie de son intimité familiale avec la pudeur et la poésie qu'on attend d'une artiste quand on touche à ce domaine si délicat de l'enfance.

mardi 19 janvier 2010

mardi 12 janvier 2010

LE FESTIF ET LE SACRE

On reste en Espagne avec les fascinantes images de Cristina Garcia Rodero, première photographe espagnole à travailler pour la prestigieuse agence Magnum. Dans l'Espagne occulte, l'Haïti du vaudou, les bouts du monde indien ou mexicain, elles recueille des visions tragiques et sensuelles, d'une grande douceur même dans la cruauté.















lundi 11 janvier 2010

ADORA MAAR



Ces deux dernières semaines je croise le fantôme de Dora Maar peintre et photographe rendue célèbre par sa longue relation amoureuse et artistique avec Picasso. Tout d'abord dans le village de Ménerbes où je découvre sa maison, offerte par le peintre, où elle vécut longtemps , reconvertie aujourd'hui en petit musée.

photo par Dora Maar

Puis me voilà chez une amie à Valencia qui possède dans sa bibliothèque quelques livres en français dont "Dora Maar, la passion selon Picasso" biographie à la première personne écrite par Nicole Avril. Cette lecture me renseigne en détails sur le parcours de cette femme libre, éduquée en Argentine par un père architecte d'origine croate, et qui deviendra elle-même dans les années 20 étudiante en photographie.

photo de Dora par Man Ray

A Paris elle devient une figure de la bohème surréaliste, modèle de Man Ray et de Brassaï, égérie des années folles de Montparnasse où elle devient l'amie d'Eluard et de sa femme Nush ainsi qu'une militante d'extrême-gauche aux côtés de son amant Georges Bataille.

photo de Nush Eluard par Dora


photo de Dora par Man Ray

Puis la rencontre avec Picasso scelle son destin et fait d'elle plus une maîtresse qu'une artiste, même si le peintre génial l'incite à se remettre aux pinceaux, sans grand succès. La femme qui aime a effacé en elle l'artiste.
J'apprends dans ce même ouvrage d'Avril que Dora Maar a accompagné la réalisation de Guernica de Picasso dont elle a photographié les étapes dans une série de photos qui enrichissent la compréhension de cette oeuvre majeure. Or au moment où je lis ce chapitre je suis à Madrid, et la pluie me conduit à me réfugier au museo Reina Sofia, où je peux contempler Guernica et les photos de Dora Maar!

Je découvre aussi les Mujeres que lloran de Picasso et d'autres portraits de femmes inspirés par Dora, sans oublier la très belle série des Minotaures érotiques qui illustre à sa manière la relation passionnelle et cruelle du maître et de sa muse malmenée.



Sa séparation d'avec le peintre la plongera dans une grave crise existentielle, qui la conduira même à être internée à l'asile de Saint-Anne pendant de longs mois. Finalement Dora trouvera la paix en Provence dans une foi fervente et une solitude peuplée de souvenirs. Elle se remettra à la peinture, loin de l'influence de l'écrasant Picasso qui détruisait tout ce qu'il aimait.


lundi 4 janvier 2010

LE MUSEE DE LA REINE

Quelques peintres espagnols du début du XX ème siècle découverts au beau musée de la reine Sofia de Madrid.


JULIO ROMERO DE TORRES







JOSE DE TOGORES



PONCE DE LEON





Et un beau Picasso, Mujer azul



Et un Dali tranquille!

EL ADIOS A LA LLORONA


Longue journée de pluie à Madrid. Au museo de la Reina Sofia j'ai vu Guernica et les femmes qui pleurent de Picasso.

Au retour j'apprends que la chanteuse Lhasa de Sela ne pleurera plus jamais, elle qui était une merveilleuse llorona depuis 10 ans.



Trois albums et un souvenir de concert pour ne pas oublier cette voix et la poésie qui l'irriguait.

http://www.youtube.com/watch?v=qnDl9a6FqSA

samedi 2 janvier 2010

LA LUZ DE SOROLLA

Les éclats du peintre de Valencia dans une exposition unique célébrant celui qui sut plonger sa vision de l'Espagne dans le bain lumineux de l'impressionnisme. On se croirait dans un Balbec méditerranéen...