lundi 2 septembre 2013

LE SANG D'UN POETE




"Poésie de cinéma" ainsi Cocteau nommait-il ses œuvres pour le grand écran. "Le sang d'un poète" mérite cette étiquette à plus d'un titre. Film précurseur du cinéma surréaliste, (même si Cocteau fut honni et piétiné par la bande à Breton qui organisait des commandos pour en saboter les projections), il s'élève par sa grâce et créativité bien au dessus des réalisations de Buñuel et Dali souvent engluées dans les pesanteurs doctrinaires et la misogynie navrante de leur époque. 
Cocteau ouvre dans cet opus une série de portes sur le rêve, la création poétique, le fantasme, l'enfance, les paradis artificiels, l'androgynie... qu'il sut décliner dans la plupart de ses autres œuvres. Son sens de la théâtralité, ses talents de plasticien, sa magie du verbe ajoutent aux charmes de cet objet cinématographique. On y découvre une exploration très avant-gardiste des obsessions de son créateur avec des moyens techniques certes très limités mais que rehausse un génie du trucage artisanal. Statues vivantes, plaies parlantes, traversées de miroirs et rencontres avec l'étrange.... toute la mythologie de Cocteau glisse à la surface de la pellicule comme une boule de neige ou un jet d'encre renversant un dormeur aux yeux grands ouverts sur sa propre nuit.


















mercredi 21 août 2013

DESIGN by ANTONIO LOPEZ



Né à Puerto Rico, révélé à New-york, encensé à Paris, ANTONIO LOPEZ est un designer et illustrateur de mode qui a érigé le croquis de mode et la vignette design à la hauteur d'un art subtil et apte à saisir une époque où tout sembla soudain follement new wawe ( fin 70, début 80). Avant que les crises, les épidémies, le mercantilisme clinquant ne s'abattent sur nous, il a su capter des éclats de légèreté tranchante, une grâce dans l'air du temps qui s'évapore si vite, la fantaisie pleine de classe et de folie dont on a perdu la recette magique. Ses égéries furent les étoiles qu'il découvrit et nomma Jerry Hall, Grace Jones.... ses amis Lagerfeld, Warhol et Paloma Picasso.... ses amours le monde de la nuit et des rues des capitales de la Beauté. N'oublions pas Antonio Lopez fauché à 44 ans par une maladie alors nouvelle qui n'épargna personne et encore moins tous ceux qui avaient l'audace d'avoir un certain talent pour les belles choses et la vie.












mercredi 7 août 2013

REDONDANCES


L'œuvre d'ODILON REDON à laquelle j'ai déjà consacré un message, me hante et m'enchante ces derniers temps. J'y trouve tout ce qui peut me séduire chez un peintre : un génie de la couleur et des jeux avec les formes, des motifs oniriques et souvent symbolistes, une sensualité vibrante et teintée de mysticisme. Voici quelques exemplaires de cette poésie en images...