
Ecrivain d'un pays et d'une langue à la périphérie des cultures européennes, il vivra 25 ans à la périphérie du monde occidental en Argentine et ne pourra jamais regagner sa terre natale. Invité en juillet 1939 pour une croisière culturelle à Buenos-Aires, il décida de s'y maintenir à l'abri au moment-même où la Pologne était envahie par les nazis. Loin de s'intégrer avec succès à la communauté polonaise argentine qui voulait faire de lui un écrivain établi, il choisit de se mêler aux milieux interlopes des bas-fonds et artistes marginaux de la ciudad porteña. Aidé toutefois par un mécenat opportun qui lui permet de vivoter, il put développer une activité littéraire dans sa langue polonaise traduite par un cercle d'aficionados au cafe du Gran Rex.




"Ce qui nous fatigue, écrira-t-il encore, ce n'est pas de mourir lentement, mais de savoir que le charme de la vie nous devient inaccessible. »
« Et ce qui remontait, ce qui effleurait une fois de plus, était ce désir d'une jeunesse mienne, bien à moi, c'est-à-dire de mon image. D'une jeunesse identique, qui était justement en train de revivre dans les autres, mes cadets. [...] Regardant de-ci de-là les maisonnettes qui jonchaient la vallée, bondées d'une multitude de jeunes garçons quelconques dormant de leur banal sommeil, je me disais que c'était chez eux, dans leur jeunesse, que ma patrie se trouvait transférée. »
« Et ce qui remontait, ce qui effleurait une fois de plus, était ce désir d'une jeunesse mienne, bien à moi, c'est-à-dire de mon image. D'une jeunesse identique, qui était justement en train de revivre dans les autres, mes cadets. [...] Regardant de-ci de-là les maisonnettes qui jonchaient la vallée, bondées d'une multitude de jeunes garçons quelconques dormant de leur banal sommeil, je me disais que c'était chez eux, dans leur jeunesse, que ma patrie se trouvait transférée. »
“Je me sentais porté à croire, parfois, que ce chambardement du monde n’avait d’autre fin que de me porter en Argentine et de me replonger dans la jeunesse de ma vie, qu’en son temps je n’avais pu éprouver ni mettre à profit. C’est à cette seule fin qu’il y avait eu la guerre et l’Argentine et Buenos Aires."

"Ainsi, ce ne sont pas des aventures érotiques que je cherchais au Retiro, mais [...] la jeunesse : la mienne et aussi celle des autres, car la jeunesse en uniforme de soldat ou de matelot, celle des petits gars tout simples du Retiro m'était, elle, inaccessible : l'identité de sexe, le manque d'attrait sexuel excluaient toute chance de s'unir et de se posséder.Voici que ma propre jeunesse, car la leur était en même temps la mienne, était en train de se réaliser dans un être de mon espèce, non pas une femme mais un homme ; la même jeunesse, qui m’avait quitté maintenant, refleurissait dans un autre. [...]

"La fureur doublée de répugnance qu’éprouvent les hommes « virils », couvant, élevant, amplifiant à loisir leur virilité ; les anathèmes de la morale, toutes les ironies, les sarcasmes et les colères de notre culture qui veille jalousement sur la primauté du charme féminin, tout cela s’abat d’un bloc sur le jeune éphèbe qui louvoie aux lisières ombreuses de notre existence officielle. "


3 commentaires:
Très bon billet et très belles images!
Cómo se tomarán los argentinos eso de la periferia, mira que tienen un ego muy desarrollado.
Gracias St loup!
Javier: es verdad que no fui delicado respecto a la Argenina como "periferia del mundo". Asi hablo tambien el especialista de Gombrowicz durante el encuentro, y cierto es un etnocentrismo un tanto desubicado. Pero geograficamente es asi que me siento yo que vivo aca, y apesar de la riqueza cultural argentina, hay que reconocer que es un pais que actualmente no ocupa un papel central en ningun plan ( tal vez en el cine de autor!). Da igual... esta bien quedarse en la periferia, es un punto de vista tranquilo y interesante y alejado del sentimiento vano de creerse importante.
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