mercredi 1 mai 2013

LE MYSTÈRE DE JEAN L'OISELEUR


Extraits de l'excellent article de la Radio tchèque en France
ARTICLE 

"Le cycle « Le mystère de Jean l'Oiseleur » avec le sous-titre « Les Monologues », a été créé en 1924 à l'hôtel Welcome à Ville-sur-Mer. En se regardant dans un miroir, Jean Cocteau a créé une série de trente autoportraits qui allait être publiée une année plus tard, grâce à une technique de reproduction spéciale - la phototypie. Certaines reproductions ont été colorées par l'auteur au pastel. Le commissaire de l'exposition Ondrej Chrobak évoque la genèse douloureuse de cette oeuvre :

« Le cycle a vu le jour dans les circonstances qui avaient ébranlé la vie du poète. En décembre 1923 est mort Reymont Radiguet, poète et ami, lié avec Cocteau par de fortes attaches intellectuelles. Profondément bouleversé par cette mort et cherchant à échapper à la douleur et au désarroi sentimental, Jean Cocteau commence, déjà au début de 1924, à fumer très intensivement de l'opium. La première réaction aux sensations psychédéliques que cette drogue a provoquée en lui, a été son recueil « L'Opium ». Et même les dessins réalisés dans sa confrontation avec le miroir, ont été créés sous l'influence de cette drogue. Il s'agit d'une espèce de réflexions intérieures, des autoportraits complétés de textes de natures diverses. Il y a des sentences philosophiques, des réflexions intellectuelles sur la création artistique, sur des situations de la vie du poète et aussi des références à sa liaison avec Radiguet... »



« Les trente planches qui suivent ne dénoncent aucune vanité. Le hasard d'une chambre d'hôtel a placé ma table devant l'armoire à glace, écrit Jean Cocteau dans la préface du cycle. J'étais seul. Je cherchais les nombreuses manières de résoudre un visage ; or, comme depuis longtemps Edouard Champion me demande une oeuvre à reproduire manuscrite et que je n'écris plus, j'ajoutai quelques notes en marge pour lui faire une surprise. »





« Les dessins de Jean Cocteau sont influencés par la création de Pablo Picasso.On y décèle cependant aussi des influences d'André Masson, de l'art surréaliste et des tableaux du peintre du quattrocento italien Paolo Ucello qui figurait à l'époque dans les réflexions sur le cubisme du poète Guillaume Apollinaire. »







« Tous mes amis sont morts, écrit-il en marge d'un dessin. Mes amis où êtes- vous? Comment vient-on ? Tendez-moi une main d'ombre. » « Ronsard, Mozart, Ucello, Saint-Just, Radiguet, mes amis ensoleillés, j'aspire à vous rejoindre. » Ailleurs il évoque sa vocation de l'écrivain et les ravages qu'elle provoque dans son état psychique. « Ne dîtes pas « notre métier », s'il vous plaît, demande-il à ses interlocuteurs invisibles. Le vôtre vous fait vivre, le mien me tue. »






1 commentaire:

Javier a dit…

Influencia de Picasso, tal vez en la continuidad y la seguridad de la linea, creo que poseen personalidad propia, obviamente todos poseemos influencias y más en este caso, en el que existió una estrecha amistad.