Lecture du joli conte de Balzac "Sarrasine" où un sculpteur s'éprend follement d'une cantatrice italienne Zambinella qui se révèle être un castrat! Le récit se passe dans le monde interlope des arts et est enchassé par un premier récit où un narrateur explique à une dame l'origine d'un effrayant et bizarre vieillard dans la salle d'un bal, la Zambinella retirée du spectacle. Les illusions du désir et la violence des passions mènent la danse dans ce conte où l'érotisme et la mort forment un couple ambigu. Balzac y réfléchit aux effets de mirage de toute séduction et son récit s'inscrit lui-même dans une stratégie de persuasion galante sur son interlocutrice et le lecteur. Sans approfondir les charmes de l'ambivalence sexuelle et du statut de castrat, l'auteur nous fait réfléchir à la situation marginale, voire monstrueuse de tout artiste et joue avec les mythes de l'androgyne, de Pygmalion, de tout ce qui a trait aux fantasmes de la création et des mirages de l'art et de l'eros.
Roland Barthes dans son essai S/Z ( Sarrasine et Zambinella) déploie tout un arsenal de notions sémiologiques plus ou moins compréhensibles et fort polémiques qui attirèrent l'attention de la critique sur ce conte balzacien mineur lequel semble aujourd'hui un trésor d'analyses, d'interprétations ou élucubrations les plus sérieuses ou fantaisistes.
Endymion par Girodet, toile inspirée par celle d'un peintre qui dans le conte aurait copié le jeune homme à la sensualité féminine d'une statue de femme que Sarrasine aurait produite sur le modèle de zambinella. Jeux de miroirs infini entre la vie réelle, les arts et les sexes!
Endymion par Girodet, toile inspirée par celle d'un peintre qui dans le conte aurait copié le jeune homme à la sensualité féminine d'une statue de femme que Sarrasine aurait produite sur le modèle de zambinella. Jeux de miroirs infini entre la vie réelle, les arts et les sexes!
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