vendredi 26 juin 2009

DANSE AVEC LES MORTS



Celui qui fut mondialement connu pour une danse macabre de vidéo-clip a rejoint le panthéon des étoiles mortes. Si artistiquement son décès remonte à une quinzaine d'années, l'annonce de la disparition de Michael Jackson résonne pour tous les ex-fans des années 8O comme l'extinction d'une part de leur jeunesse. J'avais 12 ans à l'époque de Thriller et Jackson fut ma première et dernière idole pop, portée par l'achat de ma première stéréo, l'émergence de MTV et des revues people pour ados avec leur avalanche de posters ! Comment ne pas tomber fasciné par le sens musical et le style de ce danseur exceptionnel? Comment ne pas se laisser séduire à la puberté par ce Peter Pan maître de toutes les transgressions, raciales, sexuelles, prince des métamorphoses entre le divin, l'animal et l'humanoïde?


Michael comme son talent était hors-normes, jusqu'à l'énorme,au delà du ridicule et du pathétique mêlés. On oubliera ses excès, son mauvais goût de roi nègre pour le clinquant et la mégalomanie, ses dérapages idéologiques, ses commissions avec les délits les plus sordides (absoutes mais avérées), pour ne retenir de sa légende que quelques images de magie, génie et de grâce, noyés dans la plus abyssale solitude.
L'existence de ce petit garçon noir exploité par son père, devenu une créature du troisième genre, un être extra-terrestre ravagé par la "transformation-destruction" de soi est un objet d'étude exceptionnel pour tout ceux qui se penchent sur la question noire aux USA, le refoulement de l'homosexualité dans l'industrie du disque, le refus de grandir des enfants stars, ... J'ai toujours été intrigué de voir comment plus il blanchissait sa peau et féminisait son apparence au point de devenir le clone de Diana Ross puis de Liz Taylor, plus le jackson afro-américain et viril resurgissait dans ses cris tribaux, ses rugissements de panthère ou loups-garous, ses coups de pelvis et saisissement de bourses bien machos... Cette créature hybride, féline et robotique, transgenre et primitive, est une des plus belles réussites -inconscientes(?) de l'archange /démon Michael et va bien au delà de sa musique pop. Plus qu'un chanteur et entertainer super doué, Jackson était un phénomène artistique d'avant-garde, un 'happening" humain en métamorphose permanente, propulsé dans un processus d'automutilation via les scintillements de l'image médiatique.
Je retiendrai de lui entre mille choses :
-le petit génie des jackson five chantant "I want you back"




-l'adolescent chrysalide d'"Off the Wall" chantant "Rock with you" en combinaison de strass




- l'épiphanie de soi de "Billie Jean" où il devient enfin le fantôme charmant laissant des traces de lumière et non de compromission sexuelle avec la groupie ( tout un résumé de son profil érotique)





le clip :http://www.youtube.com/watch?v=_fHoDWc22B0&feature=related
la performance inouie pour les 25 ans de la Motown:
http://www.youtube.com/watch?v=o7mEQVWQgRA&feature=related

-dans les années du déclin le clip magnifique réalisé par le génial photographe californien Herb Ritts "In the closet" avec Naomie Campbell








Enfin une performance de danseur, celle de "Dangerous" où il donne la pleine mesure de son apport à la danse " from street to stage"

http://www.youtube.com/watch?v=cC1TTz2bMmM

Et quelques photos d'une beauté métisse et androgyne qui constitue à mes yeux un des multiples canons de ma conception du beau. (Au stade 1 ou 2 de la future catastrophe chirurgicale! Michael avait trouvé son visage avant de le sacrifier à sa psychopathologie)










1 commentaire:

Anonyme a dit…

MERCI...