A la recherche des premières apparitions d'Isabelle Adjani sur l'écran, je tombe sur un téléfilm de Nina Companez "Faustine ou le bel été" où encore adolescente elle campe déjà une écorchée vive capricieuse et révoltée...
Mais le téléfilm vaut le détour pour différentes autres raisons.
D'abord pour son intrigue à l'eau de rose dans un cadre bucolique qui fait s'entrecroiser de ravissantes jeunes filles aux larges chapeaux de paille avec des cerises en plastique dessus, des robes hippies-chic aux manches bouffantes parfaites pour se rouler dans l'herbe ou courir à travers les champs de blé et coquelicots. J'adore!
Ces demoiselles tout droit sorties d'un album érotique de David Hamilton luttent contre les effusions romantiques que leur inspirent de vieux beaux et quelques jeunes coqs du voisinage (parmi lesquels un séduisant Jacques Weber qui a été une fois jeune, mince, beau ténébreux et plein de retenue dans son jeu).
Ces vierges estivales reçoivent leurs prétendants au fond des bois, alanguies dans les clairières, au bord des rivières où une irrépressible envie de se baigner nues sous la pluie les saisit, ou encore mieux, dans leur chambre mansardée où seulement revêtues du voile de la moustiquaire, elles gémissent :" non, je ne ne veux...", en acceptant pourtant de brûlantes caresses.
Comment une telle sucrerie a-t-elle traversé les années? en se déconfiturant bien évidemment en une délicieuse et amusante guimauve qui ferait passer la pub "Belle des Champs" pour du cinéma d'auteur!
En vérité j'exagère et je dénigre un charmant petit film cousin des marivaudages ou miévreries à la Musset, comme on peut en savourer en cachette, façon plaisirs régressifs. C'est la fin de l'été, il reste des ardeurs juvéniles et des coups de chaleurs près des buissons...là où traînent les nymphes et les faunes du Midnightsummer dream.
En plus ces jeunes filles et ces damoiseaux sont charmants et la photographie générale du film est une grande réussite. Je ne trouve rien de plus séduisant que cette jeunesse, en été, au bord d'une rivière, qui rêve d'amour absolu, de premiers baisers ou plus encore..
Mais je m'empresse de rajouter comme la petite Isabelle dans l'extrait suivant que je ne suis pas un romantique attardé et que " je prends mon thé sans sucre!"
En tout cas, dans l'ombre d'Adjani, on aperçoit pour son premier rôle durant 30 secondes la petite Huppert sur un banc d'école ( n'est-ce pas largement suffisant?), on supporte les mines évanescentes d'une certaine Muriel Catala ( inconnue au bataillon sinon pour la série télé des Claudines de Colette) ou d'une Marianne - attention le pseudonyme arrive: Egerikx!!
Pour faire passer ces fruits trop confits, il fallait un bonboncito et caramelito avec lequel s'étouffer un peu... Francis Huster dans sa petite vingtaine et sa grande beauté, la plus parfaite illustration du jeune premier romantique .
Attention festival de Francis....
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