Deux films de la péninsule ibérique m'ont à la fois séduit et inquiété par leurs récits désespérés et leurs images troublantes. Agusti Villaronga proprose avec "El mar" une passionnelle histoire d'amitié dans un sanatorium pour jeunes garçons tuberculeux. Violence, volupté, cruauté, sainteté et sacrifice imprègnent l'atmosphère de ce film morbide et sanguinolent où la jeunesse côtoie la mort dans des noces fébriles et mystiques. Pour esprits torturés et baroques comme le mien!
Le portugais João Pedro Rodrigues dont j'avais adoré "O fantasma" m'a un peu déçu avec "Mourir comme un homme" le long récit de la fin de partie d'une travestie lisboète qui accumule les galères ( jeune amant drogué, fils déserteur et meurtrier, déclin professionnel, maladie fatale...). L'influence de Pasolini, Godard et Fassbinder y est notable, surtout hélas dans les séquences ennuyeuses et les jeux de filtres lumineux. Mais le cinéaste y fait sentir sa pâte, son gôût pour l'intranquilité et l'underground, les flamboyances et les plongées dans les fantasmes les plus souterrains. Entre hyper-réalisme social et conte queer halluciné, le film navigue entre deux eaux mais emporte notre sympathie grâce au rayonnement mélancolique du rôle protagoniste: Tonia, une des figures de la transsexualité les mieux "campées" au cinéma depuis longtemps.
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