"Au printemps ,Tipasa est habité par les dieux […]Que d’heures passées à écraser les absinthes, à caresser les ruines, à tenter d’accorder ma respiration aux soupirs tumultueux du monde ! Enfoncé parmis les odeurs sauvages et les concerts d’insectes somnolents, j’ouvre les yeux et mon coeur à la grandeur insoutenable de ce ciel gorgé de chaleur. Ce n’est pas si facile de devenir ce qu’on est, de retrouver sa mesure profonde. Mais à regarder l’échine solide du Chenoua, mon coeur se calmait d’une étrange certitude. J’apprenais à respirer, je m’intégrais et je m’accomplissais […]Je comprends ici ce qu’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure. Il n’y a qu’un seul amour dans ce monde."
ALBERT CAMUS Noces à Tipasa
Tableau de Hoffmann
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