lundi 15 décembre 2008

ELEGY POUR PENELOPE

"Poème lyrique de facture libre, écrit dans un style simple qui chante les plaintes et les douleurs de l'homme, les amours contrariés, la séparation, la mort..."

Cette définition littéraire du terme "élégie" correspond bien au projet cinématographique de la catalane Isabel Coixet qui depuis "Mi vida sin mi" semble obsédée par le thème de la mort imminente. Le film est illuminé par la présence de Pénélope Cruz et la finesse d'interprétation de Ben Kigsley, lesquels dans la fiction sont un professeur de faculté et son élève d'origine cubaine qui vont vivre un amour difficile et merveilleux. On peut parler de mélodrame pour l'intrigue digne de Love story, mais le traitement demeure assez sobre et même tout en retenue, ce qui me semble, à moi qui adore les bons vrais mélos larmoyants, un peu frustrant. Coixet veut éviter les larmes faciles mais elle échoue dans les clichés encore plus attendus et au lieu de se moucher, on baille. Le tout est ficelé dans des décors et des situations urbaines chics, beaux apparts, cafés rétros, plage brumeuse, hopital blafard etc... où on sent que la réalisatrice se fait plaisir en filmant ses plans américains: vue aérienne nocturne de New-York, verre de whisky, bac à révélation photographique sans parler des allusions trés lourdes aux clichés de la culture hispanique ( la maja nue, las meninas, Cuba et la salsa! on croirait avoir affaire à un vrai regard de gringa!). Les scènes sont hyper prévisibles, les dialogues super amenés, la narration sans surprise ou avec des coups de théâtre énormes...
Bref qu'est-ce qui rend ce film louable? Et bien la jolie réflexion sur l'amour impossible, la solitude, la vieillesse inéluctable et angoissante, la recherche du beau, la maladie comme menace suprême, la quête d'affection comme seul remède et unique position tenable dans l'existence. Tout cela est dit, suggéré, souligné parfois et on quitte la salle avec un sentiment élégiaque bien ancré dans le coeur... merci Pénélope pour cette croix!

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