mercredi 17 décembre 2008

PALMARES 2008 / CINEMA

Fin d'année, heure de l' inventaire? Qu'ai-je donc savouré, sinon consommé, de plus délicieux et qui vaudrait la peine d'en témoigner? En vérité vu le retard sur fuseau horaire que j'ai avec les productions occidentales, je suis amené à citer certaines créations qui datent de 2007 voire avant et que je n'ai pu apprécier qu'avec un temps de retard.
Côté cinéma le film qui m'a le plus séduit et marqué cette année c'est celui partagé par toUte une génération de trentenaires,"urbains, cools et modernes", l'opus le plus abouti ( le seul?) de Christophe Honoré, "Les chansons d'amour". La musique originale peut aussi figurer parmi les pistes que l'ai le plus écoutées au premier semestre. A rajouter que ce film servit aussi de toile de fond à mon histoire sentimentale (un flop celle-là par contre!) est que j'aurai du mal à revoir certaines séquences sans penser à quelqu'un en particulier. Mais c'est cela la qualité d'un grand film, en ce qu'il vous touche dans son esthétique et qu'il ait un rayonnement sngulier dans votre propre cinéma intime.
Faute d'avoir vu d'autres productions francophones je parlerai ici du film de Valeria Bruni-Tedeschi "Actrices". Beaucoup d'a priori négatifs (préjugés?) avant de le voir, crainte d'un hyper-narcissisme bobo parigot chic, sans parler de la mafia artistico-toc des soeurs Bruni... je craignais le pire. Et fort heureusement le film m'a surpris par sa spontanéité, sa fraîcheur et son humour débridé sur les gens du théâtre. C'est l'auto-dérision un peu "trash et chartbée" de la Valéria qui la sauve et lui permet de conquérir le spectateur avec sa grâce d'actrice décalée et son minois hyper expressif. Le film s'embarque dans des délires et des fantaisies absolument réjouissants et dit en fait beaucoup sans s'apesantir sur le schizophrénique métier d'actrice et les angoisses de la femme de quarante ans! Entourée de second rôles masculins complètement cabots comme Amalric et Garrel (insupportablement monthémaTIC) Valeria s'en sort admirablement comme réalisatrice et livre un film digne du meilleur Woody Allen.

Pour ce qui est du cinéma étranger, je dois avouer que pas un seul film ne m'a vraiment convaincu... mais il faut signaler cet OVNI halluciné qu'est "The wayward cloud/ La nube errante/ la saveur de la pastèque"! Des séquences crues, oniriques, kitsch, drôles, inquiétantes pour nous parler d'une ère de sécheresse future où la pastèque cristallisera tous nos désirs et fantasmes! C'est complètement fantaisiste et véritablement fascinant! Le discours métaphoriquement tenu sur l'Eros est d'une totale pertinence et le désespoir qui baigne le fond de ce récit est si concentré que les séquences de chansons chorégraphiées apportent une détente parfaitement calculée avant de se réengager dans les méandres de cette réflexion sur nos détresses charnelles et affectives.




En Argentine, "LA LEON" première réalisation de Otheguy m'a cependant absolument séduit pour sa photographie superbe des lieux et habitants du delta de Tigre. Il s'agit d'un récit violent et sombre sur un jeune insulaire ténébreux qui affronte les zones marécageuses du désir et du machisme. Passé sous silence ici, le film circule comme la plupart des oeuvres du cine nuevo argentin dans les grands festivals indépendants et ne laisse personne indifférent.



N'oublions pas les actrices et les acteurs qui sont la principale raison pour oser sortir de chez soi et affronter les bruits, bavardages et mastications des spectateurs majoritairement grossiers des salles de cinéma. Mention spéciale pour Sylvie Testud qui en a épaté plus d'un dans la biopic de Diane Kuris (film par ailleurs trés décevant) sans grand renfort de maquillage comme la môme fardée Cotillard, mais avec cette sensibilté si aigüe dont elle a su nous régaler dans bien d'autres opus ( les blessures assasines). Oui elle était parfaite et irrésistiblement drôle et triste à la fois en Sagan!



Aucun commentaire: