samedi 11 octobre 2008

EROS Y MUERTE




Certains albums semblent spécifiquement répondre à nos attentes. Comme s'ils n'avaient été créés que pour nous-mêmes, exclusivement, car nous nous sentons des auditeurs uniques et privilégiés. Douce illusion qui lorsqu'elle se produit est le signe de la réussite de l'artiste. Avec les ouvrages d' Angélique Ionatos j'ai souvent ce sentiment prétentieux que son travail s'adresse non seulement à mon vécu, mais aussi à l'histoire personnelle de mes goûts et de ma sensibilité. La langue grecque, ou celle de Neruda ou Anna de Noailles, la guitare méditéranéenne, le bandonéon argentin, le romantisme sombre des poésies où dominent Eros et Thanatos, thémes qui me passionnent, la voix d'Angelica, grave et claire comme une fontaine, tout cela concourt à mon enchantement total. "Issiha ke sigala", doucement, tranquillement... c'est ainsi que sa magie opère. Je ne peux m'empêcher de penser à une fée ionienne faisant résonner sa cythare au fond d'une grotte basaltique! Circée, Echo, Calliope, Calypso... toutes les figures mythologiques de la Grèce accourent dans sa voix! De plus chez Ionatos on sent un engagement et une exigence d'artiste dans chaque note dans chaque modulation. Son adoration pour les poètes et l'art qu'elle met à les servir est rare et impose un grand respect. Enfin la sensualité retenue et diffuse qu'elle apporte avec sa voix et ses accords ont, comme dirait Nerval, "pour moi seul des charmes secrets..." Mais égoïstement je ne la recommande à personne car, on l'aura compris ,Angélique ne chante que pour moi. Désolé!

Enfin presque : http://www.angeliqueionatos.com/




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