Pour oublier la décevante mise en scène de "Maria de Buenos-Aires" à l'affiche du magnifique théâtre Cervantes de la même cité, rappelons-nous le bon souvenir d' Amelita Baltar qui en immortalisa l'enregistrement ou celui plus récent de Misia qui assuma le rôle en 2007 à Lisboa.
Drôle d'operita que cette Maria... au croisement du musical et de l'oratorio, du poème et de la tragédie lunfarde. Sur scène la présence d'Horacio Ferrer auteur du livret méritait le déplacement... mais la scénographie à coups de projections d'images digitales kitschs et le jeu statique des acteurs et récitants ont englué la représentation dans un ennui que seul a secoué la musique de Piazzola.
Dans les dorures ternies du Cervantes, l'avant-guardiste operita aux parfums del arrabal est devenue une vieille rombière de Recoleta aux traits tirés... L'oeuvre surgie des faubourgs de la poésie et du théâtre expérimental est transformée en un monument officiel et sinistre. Réveille-toi Maria!
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