Qui n'a jamais connu l'ennui d'une seule peau? Comment supporter la répétition exténuante d'une seule identité, d'un moi monolythique? A cette question la figure d'Actarus dans Goldorak sut m' apporter une réponse avant mes dix ans. Ce personnage originaire d'une autre planète, naufragé sur la terre et tourmenté par un exil galactique, a su néanmoins transcender ses peines dans la révolte contre ses ennemis ancestraux des forces de Vega et l'engagement à sauver la planète bleue. Ce jeune homme mélancolique, retranché dans ses secrets, sa double vie inavouable, marqué par son impossibilité à aimer vraiment Venusia la petite terrienne et protégeant toujours son jeune ami le caractériel et impulsif Alcor, avait tout pour séduire. Taciturne, solitaire, jaillissant d'une cascade ou contemplant un crépuscule depuis la cabine de son robot spatial, il incarne le déraciné et le justicier, "plus fort que les anges de la mort". Un hommage s'imposait donc dans ce blog!
Le moment le plus jouissif dans "Goldorak" était pour moi celui où Actarus appelé par sa mission disparaissait, s'escamotait dans des tuyaux et et corridors secrets ( métaphores évidentes d'un accouchement de lui-même en super héros) pour bondir dans un rayonnement laser le revêtissant de son uniforme de pilote en rouge et noir. Au cri de "Métamorphose" le garçon qui murmurait à l'oreille des chevaux du ranch devenait un conquérant flamboyant et sidéral.
http://www.youtube.com/watch?v=mAfOf3xaZoM&feature=related
L'introversion du jeune homme se muait en gravité et pouvoir de décision, son regard que couvrait dans le générique la fleur de lys, exprimait désormais la résolution la plus inébranlable. L'homme devenait machine de guerre salvatrice et Goldorak n'était que l'extension mécanique et robotique géante du coeur noble d'Actarus.
Aurions-nous au fond de nous ce même pouvoir de métamorphoser nos silences et nos mystères pour en faire des armes de dissuasion massives? Quelle transfiguration nous confèrerait la puissance de croire en nos missions sur cette terre et la volonté d'en finir avec tous les Golgoths enfantés par nos peurs, nos démissions, nos échecs?
Qui saura nous enseigner l'art de la métamorphose comme Actarus en a le secret?
Saint-Rétroviseur (2) les génériques de début et fin de Goldorak
(Mais serait-ce Eric Morena qui chante? O mon bateau??? mais non voyons c'est Enrique! ah ouf!)
http://www.youtube.com/watch?v=UtcUzslVKkc&feature=relatedhttp://www.youtube.com/watch?v=1DYfWoonoPY