Les "chatteries" existentielles et picturales de cette féline italienne née en Argentine ont leurs limites et n'ont pas toujours la grâce de me charmer. Cette confusion entre l'oeuvre et la vie sent souvent la pose même si je conçois que l'art de la représentation puisse déborder de la toile.
Toutefois je suis sensible à l'atmosphère bizarre et à la sensualité débridée de certaines de ses créations. Son goût du masque, de la parure et de la nudité théâtralisée confine à un fétichisme visuel qui trouve parfaitement sa place dans le mouvement surréaliste, mouvement en fait si figé dans ses diktats et son sectarisme que la sphinge sauvage jamais ne s'y laissa prendre.
Photographiée par Brassaï au bal des Noailles, ou réfugiée en Corse dans son monastère en ruines, travestie de costumes vénitiens ou nue parmi ses théories de chats, elle ne doit pas nous faire oublier son immense travail de peintre. Son culte du beau et de l'étrange nous invite à nous laisser glisser avec délice dans cet univers si personnel entre onirisme et fantastique.