Un roman abandonné par Camus avant de rédiger "L'étranger" dont le personnage principal se nomme déjà Mersault?
C'est "La mort heureuse" oeuvre inachevée d'une jeunesse éclatante où se lit ce mélange de nihilisme et de passion qui caractérise la pensée de Camus.
On trouve dans ce récit à la prose serrée et au style dense et poétique tous les thèmes en germination de l'oeuvre philosophique et romanesque à venir: la solitude, la pauvreté, le désespoir, la quête du bonheur, la sensualité méditerranéenne, la maladie et la mort précoce, l'errance, la gloire au soleil et la chute.
Camus n'a alors que 23 ans mais est déjà définitivement lui-même: solitaire, fraternel, angoissé, généreux, marginal mais au centre de ce qui importe vraiment.
Camus toujours bien au-dessus de la mêlée.
"Crois-moi, il n'y a pas de grande douleur, pas de grands repentirs, pas de grands souvenirs. Tout s'oublie même les grandes amours. C'est ce qu'il y a de triste et d'exaltant à la fois dans la vie. Il y a seulement une certaine façon de voir les choses et elle surgit de temps en temps. C'est pour cela qu'il est bon quand même d'avoir eu un grand amour,une passion malheureuse dans sa vie. Cela fait du moins un alibi pour les désespoirs sans raison dont nous sommes accablés."
TIPASA