jeudi 29 avril 2010
LA VOIX DE ROLAND
mercredi 28 avril 2010
SIMPLY RED SHOES
Covent Garden, Opera Garnier, Monte Carlo, une paire de chaussons rouges endiablés, une rouquine un peu tarte qui prèfere mourir d'amour que de danser pour la gloire, un musicien égoïste et un Lermontov, style Diaghilev, directeur de ballet très grande dame tyrannique, des décors pompeux et beaucoup de fumée blanche comme dans les rêves de petit rat... j'adore!
"Le temps s'envole, l'amour s'envole, la vie s'envole mais les chaussons rouges jamais fatigués continuent à danser."
mardi 27 avril 2010
UN FILM PRESQUE TROP PARFAIT
Pourtant quelque chose en moi résiste au charme et l'émotion a eu du mal à prendre. Etait-ce dû aux perturbations provoquées par les bruits irritants des mangeurs de pop-corn au cours de la première demi-heure? Je ne peux pas me rendre disponible à un film sur le deuil si le voisinage rivalise d'indiscrétion et de vulgarité, ce qui est depuis quelques années monnaie courante dans les lieux de spectacles. Un grain de maïs peut-il suffire à enrayer la belle machinerie du celluloïd fordien?
Un grain... voilà peut-être ce qui manque à ce beau film en général trop bien cousu et repassé à l'amidon. Excès de zèle d'un débutant qui, habitué à éblouir, a voulu contrôler son premier ouvrage cinématographique comme un splendide défilé de mode? Un grain de folie, un grain de beauté un peu irrégulier sur la surface blanche de la perfection, un grain de fantaisie dans le jeu de Colin Firth que je trouve d'une froideur qui va au-delà de son personnage so british.
Parfois, heureusement, le vernis craque et le film devient humain et émouvant: une danse avec la meilleure amie ivre, une larme qui coule, un bain de minuit, une cigarette qu'on allume... Ces petits moments plus lâchés, plus décousus semblent surtout des contre-points destinés à faire briller la somptuosité, un peu trop "superbe" de l'ensemble. Ce parti pris esthétisant je le comprends et je l'apprécie à sa juste valeur. Mais quand on me parle de deuil, de suicide, de désir perdu, de tentation écartée... j'attends mieux qu'un costume irréprochable et qu'un intérieur design.
Les rares fois où le film s'écarte de cette ligne d'élégance à tout prix, on sent qu'enfin Ford fait du cinéma et n'est pas en train d'exposer ce qu'il estime être l'excellence de son bon-goût et la finesse guindée de la dictature du chic dont il fut l'emblème.
Mais quand même, je cesse de faire l'ingrat et de bouder mon plaisir. Le film vaut le déplacement et mérite le respect. D'ailleurs, il se déplace en moi depuis sa projection, cherchant sa juste place, il tâtonne, il trottine, il trébuche un peu sur mon sens critique, mais se relève et repart à grandes enjambées pour me conquérir avec la self-confidence des grands Ford models évoluant sur la passerelle!
BANDE-ANNONCE : http://www.youtube.com/watch?v=-tCxRO67gyk
samedi 24 avril 2010
ECLATS DE CHOCOLAT
"Chocolate" est le titre du dernier album de Maria João et Mario Laginha, le duo portugais d'une musique lusophone aux forts accents de jazz et de worl music. A l'occasion d'un concert à la Trastienda de Buenos-Aires on a pu voir et entendre ce qui fait le caractère unique d'un performance live quand on a affaire à deux grands musiciens qui savent donner à leur interprétation le supplément d'âme attendu par le public.
Liés par une complicité intacte après de longues années de vie de couple puis de concerts, le pianiste et la chanteuse jouent avec une alchimie totale, supendus dans un état de grâce dont le video-clip suivant où on les voit voler au dessus du Tage peut donner une idée:
http://www.youtube.com/watch?v=KAggWL7WuGo
Cette interprétation de "Beatriz" de Chico Buarque est d'ailleurs un des grands moments du récital.
Jamais je n'avais vu une chanteuse déployer à ce niveau de virtuosité toute la gamme des possibilités vocales qui habitent son corps. Elle sait tirer de ses cordes vocales, mais aussi de sa gorge, sa poitrine, son ventre,ses mains... des sons inouis! Vocalises, soupirs, onomatopées, cris, râles qui se tissent et se superposent en un hallucinant exercice de scat.
Petite démostration captivante ici avec le maître Bobby Mac Ferrin:
http://www.youtube.com/watch?v=4boy-eXQBHg&feature=related
Standards de jazz revisités deeply and softly, fados déconstruits pour n'en garder que la plainte savamment modulée, succès de bossa nova sussurés et caressants, chants dialectiques du Mozambique originel qui deviennent des joutes vocales avec elle-même et les voix de vieillard ou de fillette qui la hantent... Maria João est une boîte de Pandore musicale de laquelle débordent toutes les musiques .
Billie, Ella, Blossom, Amalia, Elis, Björk descendent par moments pour chevaucher son corps aux contorsions étranges alors que le piano prodigieux de Laginha accompagne la transe.
De ce chocolat lusophone via le Bresil, la louisiane et l'Afrique, je garderai longtemps la saveur et les effets euphorisants. Maria João, qui attendait depuis des années son tour ( de chant), est entrée définitivement hier soir au panthéon personnel des voix féminines auxquelles je voue un culte pasionné.
mercredi 21 avril 2010
JE NE VOUS AIME PAS
Mention spéciale à "Je ne vous aime pas", hommage direct à Danielle Darrieux dans "Madame de" de Ophüls dont je parlais il y a peu sur ce blog. Cette phrase est dite par le personnage féminin à son amant, dans les bras duquel elle succombe, "Je ne vous aime pas" comme un cri de résistance inutile alors que l'amour la submerge... un peu comme ce que je fais avec Françoise ici!
dimanche 18 avril 2010
SONGE MUSICAL D'UNE NUIT D'AUTOMNE
Un festival en automne, à ciel ouvert, sous des nuages grisonnants où percent quelques étoiles.
Sur scène, une succession de musiques du monde, comme on les appelle encore, toutes mettant en valeur l'authenticité des instruments, des voix, des sentiments. Musiques des peuples, poésies des plus grands, autour de la méditerranée et au coeur des grands espaces continentaux.
La découverte de la soirée c'est celle de Chango Spasiuk et de son accordéon argentin dont le groupe d'instrumentistes et de percussionistes a offert des variations expertes sur des chamame, zamba et tango populaires. Un artiste qui compte déjà parmi les grands de la musique traditionnelle argentine et que je retrouverais volontiers sur d'autres scènes.
http://www.youtube.com/watch?v=-tlE_MmLfkw
J'étais venu au rendez-vous... pour elle, pour la quatrième fois, pour la mouette portugaise et migratrice, Misia. Elle n'est pas venue qu'en "turist", mais avec sa malette pleine des rues de Lisbonne et de leur imaginaire, et nous a aussi adressé cette fois, quelques cartes postales musicales. Misia chante ses fados sublimes signés Pessoa ou Saramago dans la nuit qui a étendu son châle noir au dessus de nos têtes et la mélancolie coule sur nous comme un baume. En deuxième partie elle s'essaye, comme dans son dernier double album, à interpréter des musiques cousines du fado: le tango, le flamenco, la ranchera, le rock cold ou la chanson française... Dalida, Joy Division ou Chavela Vargas revisités selon la ligne mélodique d'un certain fado... c'est un jeu d'acrobaties un peu risqué et Misia parfois dérape sur ses hauts talons noirs. Mais il faut saluer l'expérimentation et la versatilité de l'exercice auquel peu de chanteuses oseraient se risquer. Quand elle termine son tour de chant par le fado composé par Amalia Rodriguez "Lagrima" Misia retrouve son souffle et son intensité intacts pour faire résonner son chant à minuit.
http://www.youtube.com/watch?v=d1mfcqe2SP4&feature=related
Cette odyssée prend fin avec le triomphe de la star de la soirée pour laquelle le public est venu en masse: Goran Bregovic et son orchestre pour mariage et funérailles! Musique irrésistible, festive, cuivrée et pleine de rythmes slovaques, d'ondulations orientales. Les merveilleuses compositions du Temps des gitans ou de Arizona dream s'impriment si facilement dans les corps et les coeurs qu'on ne peut que succomber. Surtout si on se laisse guider par la voix gitane et le charisme du chanteur-tambour qui vole la vedette à l'élégant Goran en costard blanc de chef de clan.
http://www.youtube.com/watch?v=N7eSyfALB5E&feature=related
Au retour de cette fête sonore, nous nous fourvoyons dans le parc du Rosedal de Palermo à la recherche désespérée d'un taxi et nous tombons sur la ronde interlope et nocturne des automobiles autour d'une armada de travestis surréalistes et almodovariens, armées de sacs à mains, cuissardes et menaçantes mamelles. Au loin résonnent les bis et les ovations pour les musiciens du monde. C'était une nuit d'automne à Buenos-Aires amicale, musicale et quasi bacchanale... en tout cas pas banale!
samedi 17 avril 2010
LES DAMES DE CHEZ MAX...
Définitivement conquis par l'univers et l'esthétique des fictions de Max Ophüls.
Ses héroïnes corrompues et mélancoliques, sa Madame de, celle Sans lendemain et La tendre ennemie... qui dansent La Ronde telles Lola Montes... Voilà de quoi charmer plus d'un cinéphile dont l'oeil louche vraiment vers le rétroviseur.
Regardez-les, n'a-t-on pas envie de les connaître et de les aimer?
dimanche 11 avril 2010
LE ROUGE ET LE NOIR ...et autres teintes.
Plus de nuances sur le lien suivant: http://saintsebastien.blogspot.com/
samedi 10 avril 2010
ZAPOTECA QUEEN
Lila Downs, mexicaine for export, est une artiste emblématique d'une culture musicale populaire mexicaine qu'elle a su savamment cuisinée et assaisonnée de modernité. Surfant sur la vague Frida Kahlo et le revival folklorique latino, elle est une sorte de Manu Chao version autochtone et féminine mais douée d'une musicalité plus aboutie.
http://www.youtube.com/watch?v=Sv0cvo4JGJo&feature=related
jeudi 8 avril 2010
SO IN LOVE WITH KEIRA
mardi 6 avril 2010
LE BAISER DE LA MATRICE
Le site est visible à partir de ce lien:
http://www.lebaiserdelamatrice.fr/
Curieux, je m'inscris et reçois une page au hasard. De quel hasard parle-t-on ici? un message du destin plutôt? une ironie du sort certainement!
Tome 7 Le temps retrouvé.
Monologue de Charlus et commentaire du narrateur. Tant mieux !J'adore lire les grandes tirades charlusiennes, imiter la voix imaginaire que je lui prête à partir des Charlus que j'ai moi-même croisés, et de celui au pire que je suis déjà ou que je risque de devenir...
Pour aller plus à fond dans le grotesque, le monologue porte sur le goût du Baron pour les petits soldats, les petits poilus, qu'il adore et aborde dans la rue...Hum hum!
Puis vient un éloge de la belle virilité du soldat allemand avec des citations dans la langue de Goethe que je ne sais pas prononcer.
Et enfin ce passage sublime sur le dilettantisme littéraire et existentiel qui ne me semble pas tombé au hasard, hélas...
" " Nous nous sommes abîmés dans le dilettantisme."
Comble de ridicule au visionnage ma voix est en décalage avec mes lèvres et je me retrouve en différé, dans un discours "intermittent" à grimacer sur l'écran.
Temps perdu?
( non je ne livrerai pas ici le numéro de la vidéo pour me voir dans ce papelon! lol)