Un hommage tardif mais ému à l'oeuvre de Lucian Freud, qui peut me séduire ou provoquer en moi la plus étrange répulsion, c'est selon les oeuvres. Je me suis toujours demandé comment le petit-fils de l'inventeur de l'inconscient et du territoire infini de la vie intérieure, pouvait avoir redonné au corps, au charnel, à la viande cette place prépondérante dans son art? Après une errance juvénile dans les contours brumeux du surréalisme, l'irruption de ces corps décharnés ou obèses dans les toiles de Lucian pourrait signaler comme un retour du refoulé familial, le corps justement, offert dans sa nudité et sa crudité provocante et vulnérable. Toutes les pulsions du viscéral que son ancêtre avait baignées dans des concepts si rationnels, il semble que le peintre a su les dénuder dans une lumière érotique et funèbre comme pour une exposition sacrificielle.
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