jeudi 6 octobre 2011

ON A LOVE BOAT WITH FITZGERALD




F.S. Fitzgerald a écrit plus de 160 nouvelles qu'il vendait très cher à de prestigieux magazines à haut tirage pour maintenir le train de vie qu'on lui connaît. Certaines d'entre elles sont regroupées au sein du recueil "Love boat" que j'eus le plaisir de lire lors d'une traversée du Rio de la Plata en Buquebus au demeurant si peu romanesque.


L'univers fitzgéraldien est plein de charme pour qui aime cette Amérique légendaire des années folles, des roaring twenties, et sa cohorte de jeunes filles déclassées, de parvenus romantiques, de loosers mondains et nouvelles gloires sorties des provinces décadentes du sud. Il est généralement question comme dans toute trame made in USA, de mariage et d'argent entre des individus qui n'auraient jamais dû se croiser mais qu'une fatalité arrogante va lier irrémédiablement. A ce titre beaucoup des nouvelles de Fitzgerald ont un goût d'alcool trafiqué et laissent une sensation déplaisante d'artificialité surtout dans leurs dénouements improbables où l'on aperçoit trop les grosses ficelles d'une trame tissée pour satisfaire le besoin d'être épaté du lecteur du dimanche.



Alors, on retient surtout de l'auteur ce talent extraordinaire de saisir avec une ironie douce-amère et une sensibilité de poète, les petits détails des coutures du coeur humain. Cet art de capter la beauté d'un paysage ou d'un moment furtif, de saisir d'un trait " l'arrière-plan de souffrance" qui tapisse les existences humaines, de traduire par quelques répliques tout ce qui peut faire le romanesque d'une rencontre.... c'est ce grand art du petit détail fitzgeraldien qui mérite qu'on s'attarde à cette oeuvre subtilement imparfaite. Pour son sens du désenchantement et sa culture des plaisirs fragiles, Francis Scott a sa place privilégiée dans la dream team des écrivains qui nous séduisent, nous émeuvent et nous abandonnent comme ces êtres éblouissants et cruels qu'ils ont su si bien peindre.


"Seule. Elle était seule, enfin. Complètement seule. Sans même un fantôme pour l'accompagner le long des années. Aussi loin désormais qu'elle allonge les bras, dans la nuit, elle n'effleurerait jamais de ses doigts la manche d'un ami. La clarté d'argent des étoiles semblait s'être effacée." in. DIAMOND DICK


Photos de Cecil Beaton ( 1 et 4), Slim Aaron (2) et Georges Hoyningen Huene (3)

1 commentaire:

Javier a dit…

Lo escribo en Español porque me hes más cómodo para lo que voy a comentar.
Soy de los que prefiere esa USA a medio cocer, que a duras penas está rompiendo el cascarón y empieza a viajar y aún se asombra de lo que ve, que aún no ha descubierto el poder del dinero y que en Europa son vistos como, lo que son, algo provincianos, pero con demasiado dinero. Prefiero esa USA un tanto cándida al monstruo actual. Y no obstante hay un trasfondo que ye nos anuncia en lo que se va a convertir.