Autour de James Bidgood et de "Pink Narcissus" son ovni cinématographique réalisé pendant les années 60 dans son antre photographique new-yorkais. L'idée m'enchante d'imaginer cet homme recréant un univers rêvé avec ses lumières et ses couleurs saturées, dans des décors de carton-pâte où posèrent les boys trouvés au coin de la rue, transformés par son artisanat fantasque en faunes, danseurs orientaux ou esclaves romains… Si on ferme un oeil sur certaines réalisations ou le kitsch cède un peu trop au vulgaire, on contemple le travail méticuleux, onirique et ironique d'un artiste longtemps enfermé sous le label"anonymous" et une fois reconnu trop vite limité au catalogage de l'homoérotisme (terme absurde et réducteur auquel ne répond jamais le pendant "hétéroérotisme").
Une infinie douceur émane de ces tons pastels et de ces peaux maquillées par les gélatines des projecteurs. Le crapuleux se teinte d'un romantisme pop, le scabreux s'édulcore, le sexuel y devient naïf. Cette tentative d'enchantement du monde mérite qu'on l'admire avec un sourire tendre et complice.
1 commentaire:
Thank you for posting these.
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