Quoiqu'il en soit, les dons surnaturels de Yma, cinq octaves (!) qui lui permettaient d'atteindre les sons les plus aigus et les tonalités les plus basses, la positionnent au sommet d'une pyramide de divas monstrueuses pouvant aussi bien interpréter La reine de la nuit mozartienne que de gutturaux chants guerriers d'indios navajos.
Pour ceux qui comme moi aiment aussi les hymnes carnavalesques et les cuivres du folklore urbain latino, il faut se précipiter sur les mambos, salsas et boléros auxquels la diosa andina a sacrifié avec une vraie folie jubilatoire! C'est la musique que Joe le Taxi de la petite Vanessa Paradis écoutait dans son auto et qui m'a valu d'entendre pour la première fois à quatorze ans le nom de la mystérieuse "Yma Sumac et les Mariacis..."
Mais là où la grande Sumac m'enchante et me semble exploser dans tout ce qui fait sa singularité, ce sont ses versions-improvisations de chants incas, chants de sorciers, de chasseur imitant les oiseaux de la forêt amazonnienne, complaintes de vierges du soleil, dans lesquels elle tend et détend comme on formulerait des sortilèges, les fils d'or et les lianes obscures de sa voix à l'élasticité vertigineuse.
A constater sur le lien suivant, trésor d'archive de Youtube où l'on peut admirer la plastique impeccable et génialement artificielle de la princesse inca tombée dans le glamour californien.
http://www.youtube.com/watch?v=mm4qc9qt_00&feature=related
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