mardi 14 février 2012

LES YEUX DE SA MERE


Un peu de cinéma sur cette page, avec "Les yeux de sa mère" second film de Thierry Klifa qui retrouve Catherine Deneuve dans le rôle d'une présentatrice de journal télévisé, sorte de Claire Chazal dans une mauvaisse passe existentielle. Comme il suffit que Deneuve soit à l'affiche d'un film pour me le rendre intéressant, mon sens critique s'en retrouve aussitôt émoussé..

"Un écrivain en mal d'inspiration infiltre la vie d'une journaliste star de la télé et de sa fille danseuse étoile pour écrire à leur insu une biographie non autorisée. Pendant ce temps, en Bretagne, un garçon de 20 ans, Bruno, qui habite avec ses parents, ne sait pas encore les conséquences que toute cette histoire va avoir sur son existence..."
TRAILER: http://www.youtube.com/watch?v=XUm8HjnsazY

On sent le réalisateur très influencé par deux de mes cinéastes préférés, Almodovar et Téchiné. D'Almodovar il emprunte la grande Marisa Paredes et des références à peine masquées à "Tudo sobre mi madré" y "Tacones Lejanos" puisque le film explore les difficiles relations mère/enfant déclinées sous un mode passionnel et mélodramatique. De Téchiné on retrouve le goût des acteurs, masculins surtout (et filmés sous la douche), le style émotionnel et la lumière spécialement étudiée des visages, filmés à fleur de peau dans la nature ou dans l'intimité des lieux clos.

Dans une intrigue qui ne manque pas de complexité ni de charge psychologique, Klifa réussit à saisir de belles scènes frôlant parfois le psychodrame. Le jeu des acteurs est mis en valeur avec beaucoup de naturel et de vérité. Le charme fonctionne la plupart du temps malgré une mélancolie très noire qui imprègne cette oeuvre, due probablement à la place accordée au personnage obscur et dépressif que campe le beau Nicolas Duvauchelle ( auquel il faudra qu'un coach apprenne à articuler et à monter le volume de sa jolie voix grave car l'ensemble de ses répliques sont inaudibles).


Mention spéciale au jeune Jean-Baptiste Lafarge, vraie découverte dont on attend de voir comment le visage de faune et le talent précoce évolueront avec les années).Son interprétation d'une chanson de Serge Regianni est le moment le plus tendre et bouleversant de ce film en clair-obscur.



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