Il faudrait un jour réfléchir en profondeur à l'importance du thème de l'amour-monstre dans l'oeuvre de Jean Cocteau.
La Bête aime une Belle qui finit par aimer sa monstruosité devenue belle...
Une mère castratrice et dévoratrice se suicide parce que son fils est aussi son mari ( La machine infernale) ou parce qu'il lui préfère une plus jeune qui a couché avec son père dans "Les parents terribles"...
Orphée est victime d'un amour interdit pour la Princesse, sa propre mort qui se sacrifie pour lui...
La jeune Antigone aime mieux le cadavre de son frère que le vivant Hémon...
Et Les enfants terribles mettant en scène un frère et une soeur incapables de sortir de leur chambre, de leurs lits rapprochés et de leur "jeu"... puisque c'est ainsi que l'inceste est indirectement nommé dans le roman de Cocteau et les dialogues qu'il a signés pour le film de Jean-Pierre Melville.
Paul et Elizabeth y ont le visage de Edouard Dermit, " fils" adoptif de Cocteau, et de Nicole Stéphane ( famille Rotschild). Une fratrie inséparable car soudée par une passion morbide et mortifère.
Sous l'étoile de Cocteau tout amour semble interdit, immoral, scandaleux, monstrueux.... Mais quel est cet amour dont le poète pourtant d'ordinaire si volubile n'ose jamais dire le nom?
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