SANGLOTS de Guillaume Apollinaire
Notre amour est réglé par les calmes étoiles
Or nous savons qu'en nous beaucoup d'hommes respirent
Qui vinrent de très loin et sont un sous nos fronts
Or nous savons qu'en nous beaucoup d'hommes respirent
Qui vinrent de très loin et sont un sous nos fronts
C'est la chanson des rêveurs
Qui s'étaient arraché le coeur
Et le portaient dans la main droite
Souviens-t'en cher orgueil de tous ces souvenirs
Des marins qui chantaient comme des conquérants
Des gouffres de Thulé, des tendres cieux d'Ophir
Des malades maudits, de ceux qui fuient leur ombre
Et du retour joyeux des heureux émigrants.
De ce coeur il coulait du sang
Et le rêveur allait pensant
À sa blessure délicate
Tu ne briseras pas la chaîne de ces causes
Et douloureuse et nous disait
Qui sont les effets d'autres causes
Mon pauvre coeur, mon coeur brisé
Pareil au coeur de tous les hommes
Voici nos mains que la vie fit esclaves
Est mort d'amour ou c'est tout comme
Est mort d'amour et le voici
Pareil au coeur de tous les hommes
Voici nos mains que la vie fit esclaves
Est mort d'amour ou c'est tout comme
Est mort d'amour et le voici
Ainsi vont toutes choses
Arrachez donc le vôtre aussi
Et rien ne sera libre jusqu'à la fin des temps
Laissons tout aux morts
Et cachons nos sanglots
Arrachez donc le vôtre aussi
Et rien ne sera libre jusqu'à la fin des temps
Laissons tout aux morts
Et cachons nos sanglots
Illustrations:
1)Sargent details of moutains streams
2) Orpheus’ Sorrow - Pascal Adolphe Jean Dagnan-Bouveret
1 commentaire:
Magnifiques ces poses douloureuses et lascives à la fois.
Merci de ta visite dans mes jardins Sébastien Paul, c'est très sympa. Quelle chance d'avoir grandi en Provence !
A bientôt
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