En pensant à ce que j'avais vu de plus intéressant en photographie cette année, en termes d'exposition, je constate que s'impose le travail immense, en dimensions et en force visuelle de Ruven Afanador. J'ai déjà parlé de cet artiste colombien installé à New-York qui en plus de réaliser de magnifiques ports folios de mode pour les plus grands magazines, est aussi auteur d'une oeuvre personnelle remarquable que l'on peut apprécier dans "Toreros" ou "Sombra".
Théâtralité, fascination pour la peau et les parures, hyper-esthétisme et intensité latine, bref tout pour m'enchanter!
Théâtralité, fascination pour la peau et les parures, hyper-esthétisme et intensité latine, bref tout pour m'enchanter!
A Buenos-Aires en Mars dernier, j'ai eu la chance de voir " Mil besos" une installation de 50 photos géantes sur les quais de Puerto Madero dans le cadre de la Bienale de Flamenco. Il y déploie dans des noirs et blancs surexposés, tout le folklore baroque et tragique de cet art poussé à son paroxysme. Loin de saisir l'âme flamenca dans son essence et sa simplicité, il exacerbe les éléments visuels comme les robes, les coiffures, les éventails... et traite tout cela avec un sens de la parodie et du grotesque tantôt fellinien, tantôt pasolinien!
Certes les aficionados de flamenco trouveront à redire à cette métamorphose un peu grotesque ou caricaturale, mais Afanador a choisi de célébrer cette danse et ce mode de vie en y posant son regard très personnel et expert comme une loupe. Le résultat est plus afanadoresque que flamenco mais le miroir transformant qu'est la photographie en ressort grandi.
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