jeudi 26 novembre 2009
RIZ AMER
Ce classique de De Santis est un passionnant mélange de néo-réalisme, de mélodrame canaille et de tragédie pure. Filmé en 1949 dans les rizières où sont envoyées des centaines de femmes "les mondines" pour la récolte, on y voit la peinture sociale et hyper-réaliste de la misère et l'exploitation dans cette Italie ruinée de l'après-guerre. Installées dans une caserne, les ouvrières agricoles y déploient une énergie, un sens de la lutte, de la solidarité et de l'effort qui donnent au film une toile de fond politique très puissante. Les chants traditionnels improvisés dans les rizières selon les circonstances et les états d'âme donnent à cette cohorte de femmes la dimension d'un choeur tragique.
Sur le plan de l'intrigue, c'est l'habituel affrontement du bien et du mal,les figures de la perdition et de la rédemption qui se croisent et s'affrontent: un gangster perdu dans les rizières ( magnifique Vittorio Gassman) avec sa complice (Maria Capuzzo) qui revenue de ses erreurs fait pénitence parmi les mondines...
...et une jeune ouvrière qui rêve d'un autre destin et se laisse prendre au piège du voyou ( Silvana Mangano déjà superbe dans son premier rôle) et le brave sergent de la caserne voisine qui joue les justiciers ( Raff Vallone).
A côté de franches séquences de comédie ou d'érotisme facile, ( les plans insistants sur les culs des ouvrières penchées ou les jambes dénudées des mondines!)le film offre aussi de magnifiques moments d'interprétation de la part des actrices et analyse les relations féminines ( désir, rage, passion, amitié, sens du sacrifice...)avec beaucoup de justesse. La scène dans la rizière sous la pluie où une ouvrière fait une fausse couche et se retrouve escortée par les femmes encapuchonnées de sac de riz est fascinante de grandeur tragique et rappelle les oeuvres de Garcia Lorca qui savait donner au réalisme le plus cru une dimension mythique et universelle.
Quelques moments avec Silvana Mangano, dans saj eunesse pulpeuse avant qu'elle ne devienne cette icone aristocratique chez Visconti ou Pasolini.
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